Bourses et inquiétudes : l’Europe repart à la baisse

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Ce lundi 23 mars, les inquiétudes repartent de plus belle suite à la nette baisse enregistrée par les principales Bourses européennes dès l’ouverture, pénalisées par les craintes engendrées par le Covid-19, mais aussi l’absence de consensus au Sénat américain concernant le plan de relance de l’économie américaine.

Ce matin à Paris, vers 09h10 GMT, l’indice CAC 40 perdait ainsi 3,94 % à 3.889,32 points. Du côté de Francfort, on enregistrait un Dax abandonnant 4,05 %, tandis qu’à Londres, le FTSE cède 3,66 %. Concernant l’indice Euro Stoxx 50 de la zone euro, ce dernier enregistre un recul inquiétant de 3,63 %, tandis que le FTSEurofirst 300 chute de 4,39% et le Stoxx 600 de 4,15%.

En fin de semaine dernière, la Bourse européenne enregistrait pourtant un rebond, notamment grâce à l’action de la Banque centrale européenne. Toutefois, ce rebond ne semble pas suffire à calmer les inquiétudes et demeure donc bien trop fragile pour se prolonger, alors que l’épidémie de Covid-19 s’aggrave. Désormais, selon les dernières données compilées par l’agence Reuters ce lundi matin, le nouveau coronavirus infecte actuellement plus de 337.000 personnes à travers le monde. Le virus, parti de Wuhan, en Chine, a déjà provoqué 14.651 décès.

Outre ce terrible bilan sanitaire, la tendance négative des principales Bourses européennes est également due au blocage des sénateurs démocrates américains, qui s’opposent au projet de loi censé relancer l’économie américaine. Ce projet aurait permis d’injecter dans l’économie des États-Unis plus de 1.000 milliards de dollars, au travers de programmes consacrés à l’aide des entreprises touchées de plein fouet par le Coronavirus, mais aussi destinés à aider les salariés ayant perdu leur emploi.

Si un accord n’est pas trouvé au sujet de ce projet de loi, ce lundi 23 mars avant 13h45 GMT, le texte devrait à nouveau être voté. Reste à savoir si cette fois-ci, il sera accepté.

Pour l’analyste Morgan Stanley, « l’aggravation de l’épidémie de coronavirus nuit gravement à l’économie mondiale. Nous nous attendons à ce que la croissance mondiale se rapproche des plus bas atteints lors de la crise financière de 2008 et la croissance américaine de son plus bas niveau depuis 74 ans ».

Un taux de chômage aux États-Unis qui pourrait être plus important que lors de la Grande Dépression

Ce dimanche 22 mars, le président de la Réserve fédérale de St. Louis, James Bullard, a pour sa part tenu à avertir que le taux de chômage aux États-Unis pourrait atteindre les 30 %. Si un tel taux était bien atteint, alors le nombre de chômeurs aux États-Unis serait supérieur à celui enregistré durant la Grande Dépression, mais également trois fois supérieur à celui atteint lors de la récession de 2008-2009.

Du côté de l’Allemagne, l’institut Ifo a fait savoir que la crise sanitaire du Covid-19 pourrait coûter à l’économie allemande une perte comprise entre 255 et 729 milliards d’euros.

Les valeurs boursières à suivre

Aucun secteur européen ne parvient à tirer son épingle du jeu, comme souvent lors d’une baisse aussi significative des marchés. Le secteur du tourisme et du transport aérien semble être le plus affecté, avec 7,25 % de pertes.

L’indice Stoxx concernant les matières premières recule pour sa part de 5,96 %, tandis que celui du gaz chute de 3,37 % et celui de l’automobile enregistre un recul de 4,71 %.

Airbus enregistre l’une des baisses les plus importantes du CAC, avec une perte de 7,21 %, après avoir préféré suspendre ses prévisions annuelles puis retiré sa proposition de dividende tout en signant une nouvelle facilité de crédit.

Airbus n’est pas le seul à avoir préféré suspendre ses prévisions de résultats annuels. Ce lundi, Schneider Electric, Saint-Gobain ou encore TF1 lui ont emboîté le pas.

Wall Street chute et les Bourses asiatiques cèdent du terrain

Vendredi dernier, tandis que les mesures de confinement se répandent aux États-Unis, la Bourse de New York ouvrait à la hausse, pour finalement chuter en clôture, enregistrant sa pire semaine depuis octobre 2008.

Même constat du côté des Bourses de Chine continentale, qui ont perdu plus de 3 %. À Séoul, le Kospi a ainsi perdu 5,4 %, tandis que la Bourse de Hong Kong a reculé de 4,85 %.

Le Nikkei japonais, seul en hausse

S’inscrivant contre cette tendance, le Nikkei japonais est le seul à avoir terminé à la hausse, enregistrant une augmentation de 2 %. Cette hausse semble avoir été causée par la décision rendue par le Comité international olympique (CIO), qui n’envisage pour l’instant qu’un report des Jeux olympiques de Tokyo, et non une annulation.

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